
Préparer son potager bio
Avoir un potager bio dans son jardin, c’est facile, instructif, beau et fructueux. On peut cultiver sur une petite surface ou ambitionner plus grand si l’on est gourmand et plus courageux.
Cultiver un potager permet de produire sa propre alimentation végétale. Pour viser l’autonomie ou simplement pour le plaisir de récolter quelques fruits et légumes faciles de culture.
Cultiver un potager biologique qui favorise la biodiversité, c’est l’occasion de découvrir comment fonctionne un écosystème et comment interagissent les éléments naturels (plantes, insectes, animaux, soleil, lune…).
Les différentes formes de potager
Un potager peut adopter différentes formes selon les envies, les besoins et l’espace disponible.
Pour les tous petits jardins ou les urbains qui disposent d’un endroit exigu, il est possible de cultiver en pots (en prenant soin de nourrir et arroser régulièrement le substrat) ou à la verticale (soit dans des poches de terre ou dans des jardinières étagées). Cela permet de créer un coin de verdure agréable et éventuellement un brise vue gustatif.
Dans un petit jardin, le potager en carré est esthétique, facile à entretenir et offre un bon rendement grâce à la rotation des cultures. Vous pouvez commencer par 1 ou 2 carrés d’1,20m de côtés, et en ajouter au fur et à mesure de votre intérêt pour le jardinage.
Dans les jardins plus spacieux, on peut créer des bandes rectangulaires (délimitées ou non par une bordure) qui accueilleront plus de plantes. On peut aussi cultiver en lasagne. Cette technique originale consiste à superposer des couches successives de matières organiques (branches, tonte de gazon, déchets organiques de la cuisine et du jardin, compost, paillage…) pour créer une butte. En plus de valoriser les déchets organiques, la lasagne a l’avantage d’être riche en activité biologique et donc très productive.
Enfin, pour les très grands jardins, les plus gourmands et les plus motivés, il y a la culture en planches traditionnelles ou en mandala. Ces potagers, bien plus grands, accueillent une grande diversité de plantes potagères et de fleurs et donc une plus large biodiversité.
Les règles de base pour réussir son potager
Au jardin, on peut œuvrer comme on le souhaite, en suivant son instinct et sa fantaisie. Mais, au potager, si l’on veut mettre toutes les chances de son côté, il faut absolument respecter certaines règles de base :
1- Tout d’abord, choisissez des variétés adaptées au climat de votre région et à la terre de votre jardin. Privilégiez l'achat de semences et de plants locaux, biologiques et de qualité. Ainsi, vous favoriserez la réussite de votre potager et participerez au maintien de la biodiversité.
Semez et plantez à la bonne date (en général inscrite sur les sachets de graines ou étiquettes de plants). Certaines variétés apprécient la fraîcheur mais d’autres ont besoin de chaleur pour se développer. D’autres encore redoutent le gel. C’est pourquoi il faut éviter de se précipiter et attendre les saints de glace (mi-mai) avant de semer et planter certaines variétés.
2- Ne vous lancez pas tout de suite dans la culture d’une grande surface au risque de vous décourager. La surface de votre potager doit être cohérente avec le temps et l’énergie que vous y consacrerez. Un petit potager (10 mètres carrés) avec des fruits et légumes que l’on mangera à coup sûr est déjà très productif ! Si vous y prenez goût, au fil des années, vous pourrez l’agrandir.
3- Pour assurer un bon développement de vos plants potagers et aromatiques, préparez votre terre. Au printemps (avril – mai), passez la grelinette ou le motoculteur (en fonction de la surface) afin de décompacter et d’émietter la terre. Enlevez toutes les herbes indésirables et cailloux. Ajoutez du compost bien mûr et du terreau biologique pour fertiliser votre sol. Ne laissez jamais une terre à nue ! Paillez vos cultures (avec de la tonte, des branches passées sous la tondeuse, de la paille…) et semez des engrais verts s’il y a un espace non cultivé afin d’y apporter des nutriments, maintenir une vie biologique intense et garder votre sol vivant. Vos plantes ne seront que plus belles, délicieuses et bonnes pour votre santé !
4- Découvrez les associations bénéfiques entre les plantes et faîtes voisiner celles qui s’entraident. C’est prouvé scientifiquement, au potager, il existe des bonnes et des mauvaises associations. Certaines plantes vont aider leurs voisines à lutter contre les ravageurs et les maladies, ou stimuler leur croissance. Par exemple, l’odeur forte de la tomate va repousser la mouche de la carotte. Les myosotis plantés au pied des framboisiers éloignent les vers blancs. Le basilic protège le concombre et la tomate du mildiou et peut améliorer leur croissance. La carotte ameublit la terre près des plants de tomates… Mais aussi, des associations à absolument éviter. Par exemple, le persil émet des substances biochimiques que la salade ne supporte pas. Le concombre et la courgette étant sensibles aux mêmes maladies, il est recommandé de les éloigner afin d’éviter la contamination…
5- Accueillez des aromates (thym, estragon, basilic, sarriette, marjolaine…) et des fleurs (capucines, œillets d’inde, soucis, bourrache…) dans votre potager pour avoir une plus grande diversité florale qui sera bénéfique à la biodiversité et donc à vos cultures. Elles attirent de nombreux insectes auxiliaires (coccinelles, papillons, perce-oreilles, abeilles, osmies…) indispensables alliés de l’éco-jardinier pour lutter contre les ravageurs (pucerons, chenilles, nématodes…) et les maladies. Elles attirent également un grand nombre de pollinisateurs qui vont permettre à vos fleurs de se transformer en fruits ou en légumes, elles émettent des substances biochimiques favorables à la croissance de vos plants et elles favorisent la vie biologique du sol (vers de terre, mille pattes, champignons, bactéries…) qui transforme les matières végétales en humus. Enfin, elles couvrent la terre et limitent ainsi la pousse d’adventices, et leurs racines ameublissent la terre et libèrent les nutriment nécessaires à vos plantes potagères.
6- Chaque année, pratiquez la rotation des cultures pour régénérer et enrichir la terre et éviter les maladies. Le sol est vivant, il fournit des minéraux et nutriments pour vos plantes mais il a besoin d’être ravitaillé via les paillages naturels, les engrais verts et un roulement des cultures.
Les fruits et les légumes faciles à cultiver
Il existe de nombreux petits fruits et légumes délicieux et qui ne demandent ni trop de temps ni trop d’expertise : fraisiers, framboisiers, myrtilliers, tomates, concombres, courgettes, salades, pommes de terre, aubergines, piments, poivrons...
Une fois que vous y prenez goût et que vous y arrivez, vous pouvez passer à des légumes plus atypiques.
Cultivez également des aromates. On en a toujours besoin en cuisine et leur culture est très facile. Laissez-les se ressemer en fin de saison pour avoir de nouveaux plants l’année suivante.
Cultivez les fleurs comestibles (capucines, bourraches, lin, bleuets…) qui apportent du peps au jardin et dans vos assiettes grâce à leurs formes et couleurs.
En règle générale, accueillez une grande variété de plantes pour attirer la biodiversité.
Réaliser un potager bio, voilà de quoi vous donner la patate !